Type de ressource : Portrait
Région : National
Egalité Femmes Hommes

Portrait d'Edith Archambault, professeure émérite à Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Publié le 20/05/2022

J’ai eu une vie militante syndicale, associative, mais aussi catholique de gauche.

Au lycée, Edith Archambault se passionne pour la philosophie, mais ses parents l’orientent vers des études plus «pratiques», de droit et de classe préparatoire littéraire. Elle découvre au sein des études de droit l’économie, et s’oriente finalement vers cette discipline. Elle étudie aussi la sociologie, discipline toute nouvelle lancée par Raymond Aron, Georges Gurvitch et Pierre Bourdieu, et la science politique à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Elle se marie dès la fin de ses études et devient mère de quatre enfants. Pendant cette période compliquée, elle est assistante à la faculté de droit et de sciences économiques de Paris et soutient sa thèse en 1971. Elle enseigne alors, entre autres, la comptabilité nationale. Une matière intéressante aussi par ses lacunes, puisqu’elle néglige ce qui est produit par le travail gratuit, qu’il soit domestique ou associatif. Ces lacunes deviendront objet de recherche pour Edith Archambault. Neuf associations sur dix fonctionnent exclusivement grâce à l’engagement bénévole et donc l’économie des associations est alors un champ de recherche à peu près vierge, qu’Edith Archambault abordera par une approche pluridisciplinaire, liant la sociologie, l’économie et le rôle politique des associations à leur histoire.

Devenue professeure en 1985, Edith Archambault est nommée à l’Université de Poitiers, puis revient à Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 1990 où elle cumule beaucoup de responsabilités : la direction du laboratoire d’économie sociale (qui incluait aussi l’économie de la santé, de l’emploi et de la culture) et celle de l’UFR d’Economie.

Depuis 2004, Edith Archambault est professeure émérite mais reste très active, notamment par ses publications et son engagement à l’ADDES (Association pour le Développement des Données sur l’Economie Sociale), à la RECMA, revue internationale de l’économie sociale et au Conseil national de l’information et des statistiques (CNIS) où elle préside en 2010 un groupe de travail qui remet un rapport formulant des préconisations pour l’amélioration de la connaissance des associations.

Son parcours

  • 1956-1961 : études supérieures d'économie, de sociologie et de science politique 
  • 1962-1971 : Faculté de Droit et de sciences économiques, assistante 
  • 1991-1999 : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice du Laboratoire d’Economie Sociale 
  • 1995 et 1996 : Publication des ouvrages The Nonprofit Sector in France, Le secteur sans but lucratif, associations et fondations en France 
  • Depuis 2004 : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, professeure émérite 

Engagement dans l'ESS

En 1983, Edith Archambault est entrainée par Claude Vienney, un collègue universitaire et camarade syndical, spécialiste des coopératives, vers la toute nouvelle Association de Développement de la Documentation sur l’Economie Sociale (ADDES) qu’elle présidera ultérieurement pendant douze ans. Cette association regroupe des universitaires, des statisticiens et des praticiens de l’économie sociale qui débattent et confrontent leurs points de vue lors de colloques et séminaires réguliers. Elle a pour but de diffuser la recherche et d’améliorer la connaissance statistique sur l’ESS et distribue également des prix de thèse et de mémoires à de jeunes chercheurs.

Edith Archambault rejoint aussi le comité de rédaction de la RECMA, une revue dédiée d’abord aux coopératives à ses débuts, puis à l’économie sociale plus largement. La revue s’internationalise et augmente sa notoriété au cours des dernières décennies, attirant dans ses colonnes de nombreux jeunes chercheurs.

En 1987, Edith Archambault rencontre deux universitaires, Lester Salamon et Helmut Anheier qui montent ensemble un projet de comparaison des secteurs à but non-lucratif dans 12 pays. Ce projet démarre en 1990 et la partie française du projet est financée principalement par la Fondation de de France. Les premiers résultats français comparables internationalement sont publiés en 1995 et repris dans de très nombreux médias. Une publication de l’ensemble des résultats suit dans deux ouvrages, l’un en français l’autre en anglais. Une deuxième phase de ce programme comparatif rassemblera plus de quarante pays appartenant à tous les continents. Les données ainsi obtenues ont permis de dégager cinq groupes de pays ou « clusters » qui sont aujourd’hui un instrument d’analyse courant pour les chercheurs.

Pour aboutir à des séries statistiques régulières Edith Archambault et Lester Salomon souhaitent les inclure dans les comptes nationaux et se rapprochent de l’ONU dont la division statistique avalise, avec quelques modifications, la méthodologie adoptée par le programme comparatif. L’ONU publie alors deux manuels, le premier en 2003 pour engager les instituts statistiques nationaux à construire des comptes du secteur sans but lucratif ; le second en 2018 préconise la construction de comptes satellites comparables de l’économie sociale.

Edith Archambault est aussi membre fondatrice de l’International Society for Third Sector Research (ISTR) et a fondé, en coopération avec l’INSEE, l’Association de Comptabilité Nationale (ACN).

Vous pouvez retrouver les travaux d’Edith Archambault ici et ici

 

Portrait d'Edith Archambault, professeure émérite à Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Découvrez le portrait complet d'Edith Archambault
En savoir plus sur le projet "Matrimoine de l'ESS"

Partager sur